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Par : Philippe Cibois

Vous allez peut-être être déçue mais je ne souhaite pas la résurrection du latin : je souhaite que les enfants de 5e soient capables de comprendre le latin du français et que les futurs enseignants de français connaissent la morphologie de la langue latine (pour mieux comprendre et enseigner le français) ; que beaucoup puissent lire, en version sous-titrée, tout le latin qui a contribué à la culture de la Renaissance à nos jours (c’est à dire de Plaute à Spinoza). La raisons fondamentale de cet apprentissage (et de celui des autres langues européennes dans les mêmes conditions) est que pour comprendre l’histoire présente, il faut savoir ce qui s’est écrit auparavant et l’avoir étudié sérieusement. Comment comprendre ce qu’est un Pape jésuite sans avoir lu Ignace de Loyola (qui écrivait en espagnol) ? Comment comprendre Pascal et l’augustinisme sans avoir lu saint Augustin ? Comment comprendre le moindre tableau à thème religieux du Louvre sans connaissances de l’ancien ou du nouveau Testament dans la langue utilisée à l’époque, c’est à dire en latin ?
Si on fait du latin à titre d’exercice intellectuel sur un texte qui n’est utilisé que pour montrer qu’on sait pratiquer cette gymnastique de l’esprit, pratique d’ailleurs qui consiste bien souvent pour les élèves à jouer à la devinette en utilisant leur dictionnaire, il vaudrait mieux ne pas en faire.

Juste un mot à propos des exemples que vous avez cités et que je trouve méprisants pour les autres langues que le français. Pour ce qui est de Charles Quint, une rapide recherche sur internet dont celle-ci montre que par cette boutade, il manifestait à la fois l’étendue de son empire et le jugement qu’il portait sur les peuples le composant. Il semblerait qu’il ne parlait que français et castillan.


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